Interlude musicale avec Cookie Dingler

Interlude musicale avec Cookie Dingler - Hans&Associés
Partager l'article :
Publié le 08 Mar 2021
Catégories : Actualités à la une, Portraits de nos clients, Toutes les actualités
Interlude musicale avec Cookie Dingler

« Ne la laisse pas tomber, elle est si fragile 
Être une femme libérée, tu sais c’est pas si facile. » 

Voilà ! Non seulement, vous l’avez en tête pour la journée, mais vous avez aussi deviné lequel de nos clients sera à l’honneur dans l’interview du mois. Un nom qui évoque bien des soirées passées sur le dancefloor : Cookie Dingler, alias Christian Dingler.  
 
Impossible de commencer la rencontre sans répondre à la question qui nous brûle tous les lèvres : pourquoi ce surnom de Cookie ? « C’est un petit nom qui me vient de ma maman : Je n’ai jamais réussi à m’en débarrasser. Quand j’étais petit, mes amis m’appelaient aussi comme ça. A l’époque, on aimait bien le rock. Cookie, ça faisait « english », alors on aimait bien ! » Mystère résolu pour le nom de scène de cet enfant du pays natif de Strasbourg.  

Venons-en sans plus tarder à sa carrière fulgurante. Pour Cookie Dingler, cela ne fait pas de doute : la musique était sa voie. On peut même parler de don. Il raconte : « J’étais élève au collège Notre-Dame de Mont Roland à Dole. Comme j’étais assez turbulent, je me faisais souvent coincer pour des bêtises. C’était un collège de jésuites, à la dure ! – Anecdote pour les plus mélomanes : un certain Hubert-Félix Thiéfaine et un certain Laroche Valmont sont passés par les bancs de cette même école.

C’est là que tout a commencé pour moi : j’y ai appris le piano. J’avais un prof génial qui voyait que je ne foutais rien. Il a écrit à mon père pour lui dire qu’il me voyait chanter les Beatles et que là, j’avais l’air épanoui. J’ai tout appris en autodidacte : j’ai la chance d’avoir une bonne oreille. Cela me permet de reproduire facilement une chanson que j’ai entendu une seule fois, à la radio par exemple. Après le piano, j’ai essayé un tas d’autres instruments, notamment la guitare. Quand on est dans un groupe, on découvre tout.  
J’ai aussi été prof de tennis pendant un temps. Mot d’ordre : la débrouille.» 

La suite, on la connaît tous : le groupe Cookie Dingler, une bande de copains alsaciens, connaît un succès foudroyant en 1984 avec le titre Femme Libérée. Les disques se vendent comme des petits pains, atteignant des chiffres à vous donner le tournis. Aujourd’hui encore, cette chanson phare des années 80 n’en finit plus de faire chanter petits et grands. Une vraie madeleine de Proust intergénérationnelle. 

L’histoire du groupe, propulsé un peu malgré lui sur le devant de la scène, a de quoi faire sourire : « On a commencé en reprenant les chansons des autres ! On ne voulait pas spécialement faire de disque, mais notre producteur nous y a poussé. Ce qu’on aimait, c’était jouer en live dans toutes les boîtes de Strasbourg. Au bout de 3 ans à Paris, je suis revenu à Strasbourg. Il y a un certain parisianisme dans le monde de la chanson qui ne me plaisait pas du tout. Après Femme Libérée, on nous a fait faire d’autres chansons, mais le cœur n’y était plus. Je suis mieux à Strasbourg. » 

Quant à Femme libérée, il faut y voir une déclaration de tendresse. Le texte a été écrit par une femme : Joëlle Kopf. « Contrairement à ce que certains ont voulu prétendre, ce n’est pas une chanson misogyne. Au contraire ! Beaucoup de femmes se reconnaissent dans cette chanson. Elle correspond à un éternel féminin. Dans les années 80, la ministre des droits de la femme Yvette Roudy avait dû monter au créneau pour défendre les paroles.  J’ai même des fans célèbres: Véronique Sanson prétend que ce morceau lui a sauvé la vie. Cela correspond certainement à un moment charnière de sa vie… On ne connaît pas toute l’histoire ! On m’a aussi dit que cette chanson est très appréciée chez les rappeurs : je savoure ma chance. »  

Aujourd’hui, Cookie Dingler préfère enfiler la casquette de compositeur. « J’écris des comédies musicales, mais aussi des chansons pour ma compagne, Mamsell Mamsell : elle chante en alsacien, c’est une belle langue ! » Autre corde à son arc d’artiste : vous l’avez certainement aperçu en tant qu’acteur dans les films Stars 80, où il joue son propre rôle. La tournée Stars 80 sillonne également les routes de France avec un succès jamais démenti.  

En 2021 et depuis quelques années, la tendance aussi bien musicale que vestimentaire fait la part belle aux années 80. La nostalgie d’une époque que l’on n’a pas forcément connue. Cookie Dingler en fait lui aussi le constat : « Je remarque que Femme libérée et bien d’autres chansons de cette époque se sont transmises entre les générations. C’était une décennie superbe au niveau des chansons. A l’époque, ce sont les radios libres qui nous ont propulsés. Aujourd’hui, ce ne serait bien évidemment plus possible. » 

Et la chanson française actuelle ? « Aïe, je prends un joker ! Il n’y a pas grand-chose qui me plaise. Il y a une tendance à l’acoustique qui revient et qui est tout de même sympa. De façon générale, il n’y a rien qui m’accroche l’oreille. Vous savez, les chansons compliquées ne sont pas les plus belles. Les filles s’en sortent mieux que les mecs ! » Comme quoi… 

Sur le fait d’être catalogué non-essentiel et au sujet de la situation actuelle pour la culture, le verdict tombe sans attendre. Il est sans appel. « Il y a des gens qui en bavent : c’est une catastrophe pour les intermittents du spectacle. J’ai l’impression que les politiques s’en foutent… Quand j’entends que Boris Johnson conseille aux artistes de changer de métier, je trouve ça incroyable. Pour le moment, mon agenda musical est au point mort : les dates de Stars 80 sont repoussées. On sent que les producteurs sont très frileux. On est en train de tuer le spectacle vivant. Nos spectacles Stars 80 sont très festifs : les faire en captation serait une hérésie. » 

Finissons sur une note plus douce à destination de nos collaborateurs comptables « Mon expert-comptable fait du très bon boulot : il nous a prouvé qu’il était compétent et de bon conseil. Il y a peu de gens de ce métier qui se tiennent au fait du domaine artistique : les droits d’auteur sont un vrai cirque. » En pleine période fiscale, ces compliments nous vont droit au cœur ! 

Merci M. Dingler pour votre gentillesse et votre temps accordé.

Continuons de chanter et danser : là réside l’essentiel dans la vie, quoi qu’on en dise ! 

No Comments

Sorry, the comment form is closed at this time.