
Partager l’article
Une déclaration d’insaisissabilité souscrite par un entrepreneur n’a pas d’effets à l’égard des créanciers dont la créance est née avant la publication de la déclaration.
Tout entrepreneur individuel (artisan, commerçant, agriculteur, professionnel libéral…) dispose de la faculté de déclarer insaisissables ses biens fonciers, bâtis ou non bâtis, autres que sa résidence principale, qui ne sont pas affectés à son activité professionnelle. Cette déclaration, souscrite par acte notarié, permet à l’entrepreneur de mettre les biens concernés (résidence secondaire, appartement, terrain…) à l’abri des poursuites de ses créanciers professionnels dont la créance naît postérieurement à sa publication.
Une déclaration d’insaisissabilité n’a donc pas d’effets à l’égard des créanciers professionnels dont la créance est née avant sa publication (ni à l’égard de tous les créanciers personnels). C’est ce que les juges ont rappelé dans une affaire récente.
Dans cette affaire, en 2007, des époux avaient confié à un entrepreneur la construction d’une maison d’habitation. Les travaux ayant pris du retard, les époux avaient mis l’entrepreneur en demeure de les terminer. Un protocole d’accord avait été signé en la matière le 1 décembre 2011. Mais ce protocole d’accord n’avait pas été exécuté. Les époux avaient alors agi en justice contre l’entrepreneur afin d’obtenir réparation de leur préjudice. Ils espéraient pouvoir faire se faire payer grâce à la saisie des biens immobiliers de l’entrepreneur. Or ce dernier avait fait publier, le 15 février 2011, une déclaration d’insaisissabilité sur ses biens immobiliers. Déclaration qu’il voulait opposer à ses clients car elle avait été publiée postérieurement à la date de la signature du protocole d’accord (1 décembre 2011), date à laquelle, selon lui, les droits de ces derniers étaient nés.
Mais au contraire, les juges ont estimé que les droits des époux étaient nés du contrat conclu avec l’entrepreneur en 2007, donc bien avant la publication de la déclaration d’insaisissabilité. Cette dernière n’avait donc aucun effet à l’égard des époux.
Mots clés : Autres Juridique
Auteur : Christophe Pitaud
Date : 2020-03-05 14:00:00
À découvrir également
COVID-19 : un numéro vert pour les télétravailleurs en difficulté
Vous êtes salarié d’une TPE-PME et vous vous sente
25 février, 2021Fonds de solidarité : le formulaire pour la période du mois de janvier est disponible.
Le formulaire de demande d’aide du fonds de
25 février, 2021Baptiste Jaeger – Alternant au cabinet de Colmar et sportif de haut niveau !
Pour Baptiste Jaeger actuellement en BTS CG (Compt
23 février, 2021
Sorry, the comment form is closed at this time.